Decidemment, cette annee est sous le signe de la neige. Comme dans un film americain, forcement catastrophe soit dit en passant -ce qui ne rassure pas !-, je me retrouve bloque dans un aeroport; Roissy CDG en l'occurrence. Comme dans le film aussi, la foule commence a grossir en meme temps que les annulations ou reports de vols. Comme dans le film toujours, les gens commencent a s'impatienter, et le personnel bredouille des excuses: ils ne sont effectivement pour rien dans la meteo. Par contre, pas comme dans le film, il n'y a pas de jeune femme ultra-mignone en perdition qui ne demande qu'a papoter (une "jfumepqndqp"). Il n'y a pas non-plus d'epidemie de mort-vivants, ouf. Cependant, des mioches stresses qui courent en criant, ca y'en a hein ! De meme que les acces wifi payants, d'ailleurs je refuse de payer le wifi, j'ecris cet article hors-ligne et le publierai apres. Non mais. C'est gratuit chez Mac Do, et payant ici, quelle arnaque, mondiale de surcroit. Un complot, je vous le dis moi. Bref.

Ainsi donc, j'attends. Il y a un concept assez etrange dans l'attente, dans un aeroport du moins. Bon, je passe sur l'evident "plus ca va plus l'attente parait longue et interminable". Ce qui m'interroge est une sorte de faille temporelle typique de ces lieux. Je m'explique, montre a l'appui (dans l'entre-faits une charmante demoiselle vient de demander pour s'asseoir pres de moi, reste a savoir si c'est une "jfumepqndqp", merci le copier-coller au fait) :

  • je suis arrive a Roissy a 9h57, avec une correspondance theorique a 9h25. Je fonce sur les tableaux, l'avion est passe a 9h55, 30 min de perdue a cause de la neige. Rien d'anormal ici. Merde, 2 min trop tard, je le loupe ! Quand je pense qu'on a perdu 15 min au depart a cause d'italiens lambinants, je rage !!!
  • en plein changement de billet, je demande a tout hasard a quelle heure est finalement parti mon avion. Figurez-vous que l'embarquement s'est fini a 10h04...! voila 9 premieres minutes mysterieusement envolees.
  • je rale quand meme un peu, pour la forme -s'agirait pas de perdre ma tres bonne condition dans ce domaine- car certaines personnes dans l'avion que j'ai pris au petit matin se sont vues accueillies pour etre amenees en transfert directement en mini-bus, mais pas moi. Non, moi on m'appelle Remi ce matin. Double betise donc, car l'affichage m'a trompe, et en plus personne ne s'est charge de la correspondance. Grrr...
  • Ainsi donc mon nouvel avion va partir a 12h45. Pedant ce temps, je lis sur mon Mac Book Pro, qu'il est "trop la classe" celui-la. A 12h10, je me pose devant les panneaux d'affichage, j'attends, febrilement. 12h50, je suis un peu inquiet, il me semble etre encore devant le panneau, et non dans les airs depuis 10 minutes. Ha oui, j'y suis toujours !
  • 12h45 devient, entre deux regards, 13h30. Ho bon sang ! Un simple regard et une faille est passee par la !
  • A 13h15, convaincu de ma bonne etoile, je ferme mon livre (en fait, revue "pour la science" de janvier 2009. Vous savez ce que c'est un nombre sublime ou vampire vous ? ouais, on s'en fout en fait). "Pouf" magique, 13h30 devient 14h !
  • et ainsi de suite, plus je m'approche de l'heure prevue de depart, plus celle-ci recule mysterieusement, s'evanouissant dans une faille etrange, typique des lieux donc, comme je le disais en introduction. D'ailleurs, pendant que j'ecris ces lignes, j'en suis rendu a 15h15 d'affiche. Je pense que c'est un petit cauchemar, ca n'arrive pas dans la vraie vie ca...

Alors voila, je m'interroge. Faille temporelle dans laquelle de nombreux passagers en transit se sont perdus a tout jamais, tel le triangle des bermudes ? Un gag geant, elles sont ou les cameras hein hein hein ? l'heure est coquine aujourd'hui, elle ne veut pas se laisser rattraper ? Je penche quand meme un peu pour la premiere solution. Je les vois deja, ces passagers condamnes a tout jamais a l'errance dans le terminal G, a boire un chocolat chaud immonde accompagne de brownies secs tout a fait immangeables, trainant derriere eux des chaines de bagages debordants de vacances et de destinations jamais atteintes.

J'attends toujours. La charmante demoiselle est partie, son vol a ete annonce. Arf.

Epilogue: Il est 2h20 je suis arrive chez moi, creve, mais je voulais mettre ce petit texte qd meme. Alors pour l'histoire, apres etre monte dans l'avion de 15h15 et dormi une heure dedans pendant l'attente de l'autorisation de decollage, le commandant me reveille (enfin, tout le monde en fait, avec son gros micro :p ) en expliquant que nouveau retard de deux heures. Je demande a descendre. Une heure apres, j'apprends que tous les vols vont etre annules. J'ai reussi a avoir une voiture de location a 21h environs, je ne me rappelle plus (les effets de sauts temporels repetes sans doute), j'ai mis bcp de temps a partir de Paris. De la neige sur la route, pffff une broutille pour un nouveau montagnard comme moi maintenant :p La petite audi A4 a peut-etre joue aussi pour bien rouler. Je me suis arrete dormir car j'etais vraiment creve, et finalement, je suis arrive a bon port. Y'a interet qu'avec toutes ces peripeties notre ptit eleve (qui s'appelle Remi pour de vrai lui) nous fasse une belle soutenance demain !!! J'espere aussi que ca va se degager pour mon retour mercredi matin (6h !) !!!